05/04/2015
France

Xynthia, 5 ans après : Quelles actions de l’État ?

Les
événements dramatiques survenus le 27 février 2010 lors du passage de la
tempête Xynthia sur une partie de la façade Atlantique ont mis en
évidence la nécessité de renforcer la politique de prévention des
risques de submersions rapides. Cinq ans après, le ministère dresse un
bilan des actions qui ont été menées en publiant un document détaillant
les principales mesures engagées.

Pour répondre à l’urgence
d’augmenter la sécurité des populations dans les zones inondables,
l’État mène d’ici 2016, à travers le Plan national Submersions Rapides
(PSR), 80 actions opérationnelles contribuant à la maîtrise de
l’urbanisation et l’adaptation du bâti existant, à l’amélioration de la
connaissance des aléas et des systèmes de surveillance ou de prévision,
de vigilance et d’alerte, à la fiabilité des ouvrages et des systèmes de
protection et à l’amélioration de la résilience des populations. Ce
sont 1 200 kilomètres de renforcement de digues qui sont prévus
notamment par ce plan avec 500 millions d’euros d’aide de l’État.

Ces
actions, dont 17 sont d’ores et déjà mises en œuvre, ont suscité une
dynamique nouvelle, qui a notamment conduit de nombreuses collectivités à
porter des programmes d’action de prévention des inondations (PAPI). 96
PAPI et projets d’endiguements hors PAPI (dits "PSR") sont ainsi
labellisés à ce jour représentant 1,25 milliard d’euros au total dont
495 millions d’euros d’aides de l’État, qui retiennent notamment le
renforcement de 452 kilomètres de digues.

Depuis cinq ans, l’État a
mené plusieurs actions au plan national qui sont venues compléter la
mise en œuvre des PAPI portée par les collectivités territoriales, et
notamment :

  • Amélioration de l’éducation aux risques, de
    l’information et de la préparation des populations à l’inondation. Le
    portail Géorisques, ouvert en juillet 2014, permet à chacun de voir la
    situation de sa maison face aux risques, notamment d’inondation. Pour
    les personnes situées dans les secteurs les plus à risque, la
    préparation à l’inondation consiste notamment à s’équiper à l’avance de
    kits d’attente des secours, à prendre connaissance des mesures prévues
    par le plan communal de sauvegarde de sa commune, et à participer aux
    exercices réguliers.

  • Mise en place par Météo France d’une
    vigilance spécifique météo "vagues submersions", opérationnelle depuis
    octobre 2011 sur l’ensemble du littoral de métropole. 

  • Extension
    du dispositif de vigilance "crues" dont la marque a été lancée par
    Ségolène Royal le 23 février 2015. Ce dispositif assure actuellement la
    surveillance du réseau hydrographique métropolitain sur 21 720
    kilomètres de cours d’eau, concernant 75 % de la population vivant en
    zone inondable.

  • Création de la compétence de gestion des milieux
    aquatiques et de prévention des inondations (dite "GEMAPI"). Elle est
    confiée en base aux communes et à leurs établissements publics de
    coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI) et permettra
    notamment d’assurer la gestion pérenne des ouvrages de protection par
    des maîtres d’ouvrage compétents. Elle entre en vigueur le 1er janvier
    2016.

  • Accélération des plans de prévention des risques
    littoraux. 303 communes littorales de la métropole ont été identifiées
    comme présentant des risques littoraux particuliers, justifiant qu’un
    plan de prévention des risques y soit établi en priorité.

  • Adaptation
    de l’aménagement, de l’urbanisme et de la construction aux inondations,
    notamment à travers l’organisation en 2013 et 2014 de cinq ateliers
    "Territoires en mutation exposés à un risque" puis en 2015 d’un Grand
    Prix d’aménagement sur le thème "Comment mieux bâtir en terrains
    inondables constructibles".

En Charente-Maritime et
Vendée, 25 programmes d’action et projets d’endiguement ont été élaborés
et couvrent l’intégralité des territoires les plus durement touchés par
Xynthia, pour un investissement total de 252 millions d’euros auquel
l’État contribue à hauteur de 93 millions d’euros. Ces projets prévoient
le renforcement de 224 kilomètres de digues. La délocalisation des
biens construits dans les zones non protégeables les plus dangereuses
est en cours (1 162 biens acquis pour 1 667 concernés) tandis que des
projets de requalification, adaptée au risque, de ces espaces sont
étudiés par les collectivités et l’État.

L’augmentation de la
sécurité des populations est un objectif fort, réaffirmé par la
stratégie nationale de gestion des risques inondations adoptée par le
Gouvernement le 7 octobre 2014. Avec cette stratégie, la France se dote
pour la première fois d’une approche globale et intégrée de la gestion
des inondations, qui mobilise tous les acteurs et doit permettre
d’anticiper les risques sur tous les territoires, et plus seulement ceux
déjà sinistrés.

pdf Le bilan des actions de l’État au 2 mars 2015